Résumé de la fiche action :
Lors du COPIL PVD du 13 décembre 2023, la fiche action 12-1 de la convention a été précisée afin d’accueillir une Maison de projet « Petites villes de demain » sur un ou plusieurs sites.
Préalablement à sa mise en place, la faisabilité d’une Maison de projets est testée de façon éphémère par le biais d’une résidence d’architecture. Il s’agit d’occuper un ou plusieurs sites, qui pourrait avoir plusieurs usages, à différents moments et sur des espaces identifiés, dans l’objectif de :
C’est dans cet optique d’accompagnement à la concertation que la commune s’est tournée vers le format de résidence d’architecture, piloté par la Maison de l’Architecture de l’Isère, comme le moyen d’initier des réflexions collectives sur certains sujets de planification urbaine. Pour rappel, une résidence d’architecture consiste en un projet culturel créant les conditions d’une rencontre entre un architecte (ou diplômé en architecture) mandataire accompagné d’un ou plusieurs autres professionnels (urbaniste, ou tout autre compétence, …) et des populations, élus, habitants, acteurs locaux, sur un territoire et dans un contexte donné.
Le lieu retenu pour tester cette résidence a été la salle du rocher, situé place du Jeu de Paume, afin de travailler sur une thématique prioritaire concernant l’habitat « la rue du 4 septembre ».
Point d’étape/ Bilan :
La résidence s’est déroulée en 2 périodes sur le printemps et l’été 2024
2 architectes Antoine Basile et Ulysse Rousselet de l’Atelier Géminé et un paysagiste écologue Matthias Colardelle ont pris d’assaut la salle du rocher, comme QG de la résidence. Pendant 4 semaines, ils ont été au contact des habitants de la Rue du 4 septembre, en lien avec la municipalité, qui s’est également investie à leurs côtés, dans un projet porteur de sens, sur différents niveaux :
– au niveau social, en allant vers les habitants, en étant sur place, en côtoyant les gens dans leur quotidien, en proposant une action intergénérationnelle, intervention des riverains séniors et des élèves,
– au niveau environnemental, avec l’objectif défini en fin de première semaine de végétaliser la rue, pour tisser des liens et de réinvestir des communs, délaissés au profit des automobilistes,
– au niveau patrimonial, pour faire le lien avec le passé de la rue, animée économiquement par la famille Granger et le présent, pour tirer des leçons sur les dents creuses laissées après des démolitions de maisons, dans l’idée de remettre du végétal sur des espaces propices à la rencontre dans un contexte de réchauffement climatique.
Si la première période a été consacrée à la découverte de la ville, de son histoire. Les balades patrimoniales, proposées après le marché hebdomadaire du mercredi, ont permis aux résidents de s’imprégner des lieux et de comprendre les spécificités du territoire. En arpentant la rue du 4 septembre, certains riverains ont partagé leurs anecdotes personnelles.
Les résidents ont échangé avec eux sur le patrimoine bâti de la rue. Puis, les résidents ont rencontré des acteurs locaux, des élus, l’archivistes de la ville, des associations, comme « Notre Belli Ripari.
A la fin de cette première semaine, le projet de végétaliser la rue du 4 septembre se formalise, projet concret, directement en lien avec le projet communal, dans une démarche de transition écologique et de concertation avec la population.
Afin de montrer aux riverains qu’investir la rue et le frontage (espace entre la base d’une façade et la chaussée) est possible, les résidents émettent l’idée folle d’envahir la rue de pots de fleurs. Un projet collaboratif, se lance avec un grand appel à dons aux habitants pour récupérer des pots en terre cuite ainsi que des plantes ; une manière d’impliquer les habitants dans la démarche. Une réussite car environ 200 pots ont été collectés !
Les différentes rencontres permettent également d’intégrer les enfants des écoles, dans la décoration des pots récoltés, avec l’accord des Directrices des groupes scolaires Gambetta et la Poyat (l’école privée de Luzy Dufeillant finissant l’école plus tôt, leur participation n’a pas été possible).
Après une phase intense de préparatifs, en fin de première session et début de la 2ème session de la résidence, les 2 et 4 juillet, ont eu lieu des ateliers pédagogiques avec les scolaires des écoles de Beaurepaire sur le patrimoine pisé/galets et la décoration des pots en terre crue. Au total, ce sont 11 classes, soient 225 enfants des écoles élémentaires, qui ont décoré les pots, à l’aide de peinture acrylique et de pochoirs, faits spécifiquement pour l’occasion, rappelant l’organisation des galets roulés sur les maisons, en arêtes de poisson (opus piscatum) ou en épi de blé (opus spicatum).
Le vendredi 5 juillet, dernier jour d’école avant les vacances d’été, est un moment chaleureux de partage où les enfants envahissent l’espace pour installation des pots tout au long de la rue. Les élus et habitants apprécient le résultat en fin de journée autour d’un buffet auquel les familles étaient conviées.
« Les riverains sortent dans la rue et investissent le frontage urbain, cet espace intermédiaire semi privé semi public qui participe tant à la qualité d’une rue ».
Le petit pot de fin de journée fait parler du devenir de la rue et de son appropriation par les habitants. L’arrosage des plantes sera déjà un premier indicateur.
La dernière semaine de résidence est consacrée par les résidents à un temps de production pour la restitution de clôture du vendredi 12 juillet.
Ce dernier temps à la salle du Rocher permet de faire :
– un récapitulatif de l’expérience de la résidence sur 4 semaines (rencontres, réunions, balades, opération pots en terre et plantes,…),
– de l’explication sur les repères urbains et anatomie d’une rue, notamment que l’on retrouve en plusieurs numéros sur : https://www.linkedin.com/newsletters/anatomie-d-une-rue-7194599803509448704/.
On retiendra, entre autres, l’article sur les trésannes, qui « apparaissent comme autant de multiples refuges climatiques, qui apportent à la fois une ventilation naturelle (accélération de l’air dans l’espace public), des espaces réduits garantissant l’ombre, et des couloirs permettant de drainer l’humidité du coteau avoisinant… Il faut reconsidérer nos espaces publics rapidement et intelligemment pour permettre aux habitants de se rafraîchir et de disposer de lieux de refuge climatique.
Atelier Gémine
La dernière étape de cette résidence sera la constitution d’une exposition dont le vernissage est prévu le 15 octobre 2024 à la maison de l’Architecture de l’Isère à Grenoble, puis ce support sera visible à Beaurepaire début 2025.
Ainsi, les conclusions des architectes et paysagiste seront présentées quant à la revitalisation de la rue du 4 septembre. Des suites pourront être données à ce projet participatif, par la commune, comme le permis de végétaliser.
NB : Certains textes sont extraits de Extrait de Repères urbains, résidence d’architecture et de paysage à Beaurepaire de l’Atelier Géminé sur https://www.ateliergemine.fr/residencebeaurepaire2024